historique

Historique

 Résume de l'histoire de l'institution

Historique

نبذة عن تاريخ المؤسسة Résume de l'histoire de l'institution

L'École franco-musulmane de Tetouan  a été fondée en 1923 .  Plusieurs promotions d' élèves ont fait leurs études  dans cette institution  plusieurs d' entre eux sont  encore vivants et des autres qui sont décédés        

    Nous cherchons toujours la totalité du contenu de l'institution historique

        Selon Mr. Abdeslam Bouziane ancien instituteur de cette école  rappelle dans ses mémoires les éléments suivants :

     L’École «Franco – Musulmane » de Tétouan

       Etait située au Cœur même de la MEDINA

       Un très grand Jardin , vert , où poussaient quelques grands Arbres aux feuillages ombrageant .

     Les Salles de Classe , toutes de plein pied , éloignées les unes des autres , avaient été construites sans un Plan Défini Préalable .

   BouzianOn avait l’impression que les Responsables de l’Instruction Publique de cette Epoque là avaient plus « FOI » dans leurs Cadres Enseignant que dans l’Architecture de leurs Ecoles   « Liberté de JUSEMENT et d’ACTION leur était concédée » .

   Monsieur « DUFOUR » , le Directeur de l’Ecole , me reçut avec une chaude poignée de main : « Bien venu Bouziane »

    Les Grands Anciens « INSTITS » de l’Ecole m’embrassèrent tous amicalement :

Larbi EL OURIAGHLI , Si Mohammed RAGALA , tous deux  Tangérois de souche .

 Un autre Jeune Instituteur Suppléant , Bachelier comme moi ,un Ami et Camarade de Classe en Math. Elem. au Lycée Saint – Aulaire de Tanger ,  Azeddine AGOUMI . 

Azeddine AGOUMI ne fera pas une Longue Carrière dans l’Éducation Nationale Marocaine .Il reprendra des Études Supérieures à la Faculté de DROIT de Rabat .Une fois Diplômé , il sera Nommé « Procureur du Roi » au Tribunal de Première Instance de NADOR

    Le « Prof » d’ Arabe , Boutaher EL YETTEFTI , un Rifain et fier de l’être ,était un véritable puits de sciences en matière de Langue Arabe et de Littérature Arabe : Nous deviendrons de très bons Amis .

Deux Nouveaux Instituteurs Français ,tous deux Jeunes , Célibataires , Sympathiques et Corses d’origine  :

  Monsieur MEI et Monsieur RABAZZANI .Monsieur Mei , Rabazani et Moi-même avions choisi d’élire Domicile à « l’Hôtel BILBAO » ,situé en plein Centre Ville .L’entrée et la façade de l’Hôtel donnaient sur l’Avenue du « Général FRANCO » ,

Avenue Principale de la Capitale du Nord du Maroc qui , à partir de 18 heures du soir devenait Rue « Piétonnière » :

C’était au cours de ces longues et lentes Promenades , en Allers et Retours renouvelés ,que les amitiés entre Intellectuels se nouaient , et que les échanges d’Idées se développaient .

  Et puis , un lundi matin ,

 Arriva le Jour de la RENTREE SCOLAIRE  à l’Ecole « Franco – Musulmane » de Tétouan .

Tout le monde était Présent :

Monsieur le Directeur , l’ensemble des Instituteurs et Institutrices , dont Madame GUERIN et Madame DAHROUCH  ,

et bien sûr , tous les « Elèves » qui déjà connaissaient leur Nouvelle Classe d’Affectation .

Ce matin là , ils étaient une VINGTAINE de jeunes Gamins , tous très proprement habillés

alignés en rang devant la Classe du CE-2   ( Cours Elémentaire 2ème Année ) , qui attendaient leur Nouveau Maître .

Monsieur DUFOUR arriva , fit signe aux Elèves  de rentrer dans la Classe et de s’asseoir .

J’étais là , debout , un peu en Retrait par rapport au Directeur :

«  Je vous Présente votre NOUVEL INSTITUTEUR , Monsieur Abdeslam BOUZIANE .

« Je vous Demande de l’ÉCOUTER et de l’AIMER » .

Abdeslam BOUZIANE Maitre de la Classe de CE - 2

  Puis Monsieur Dufour s’en retourna à son Bureau , me laissant SEUL , face à mes Responsabilités .

 Je voulais , avant toute chose , CONNAÎTRE chacun de mes ELEVES  à titre Individuel ,associer son Nom à une Image , que je voulais garder longtemps dans ma mémoire  .

  Monsieur Dufour avait fait déposer sur mon bureau la Liste Nominative de tous les élèves de la Classe du CE-2 .

Cette Liste me permit de faire « l’Appel » de tous les Présents pour commencer à mieux les Identifier , et essayer , avec le temps , de mieux les Comprendre pour mieux les Aider.

    A Tétouan ,

Notre Ecole« Franco-Musulmane » , qualifiée aussi d’Ecole «FRANCAISE», avait réussi , avec le temps ,à se bâtire une Excellente Renommée Educationnelle dans la Société Marocaine de l’Epoque :

Son programme d’Enseignement BILINGUE et la QUALITE de ses Enseignants , choisis parmi les Meilleurs , avaient conduit nombre de Parents Marocains , dits « NATIONALISTES » ,à vouloir Inscrire leurs Enfants à  « l’ Ecole Française » .

Les «ELEVES » de ma classe de CE-2 , en Octobre 1950 , avaient pour Noms :TORRES , AFAÏLAL , KHALLADI , IMRANE , BENNANI , BEN SEFFAJ , CHAOUDRI , CHERQUAOUI , DELLERO …

   C’étaient en majorité , de très Bons Élèves , calmes , studieux et disciplinés .

On avait l’impression que leurs PARENTS , avant de les Inscrire à l’École , leur avaient fait la LECON suivante :

Le «Vrai Nationalisme » commence d’abord par l’Acquisition de la « Connaissance» .

 Les Livres à distribuer aux Elèves étaient là , Offerts à Titre GRACIEUX par l’Administration de l’Ecole

Lecture , Grammaire , Arithmétique , Sciences …

 Un Livre particulier avait attiré mon attention , celui de la Leçon de« LANGAGE » ,ou pour mieux m’exprimer , celui de la Conversation ,

celui de l’Apprentissage de la Langue Française par le « Dialogue » .

Dans ce Livre , Edité par l’Instruction Publique Marocaine ,

le « Langage » entre Petits Marocains , se résumait à une série de Questions posées par « Ahmed » ,

suivie d’une série de Réponses répétées par « Kaddour » ,  et ce , toujours d’après le Livre Officiel :  

J’avais , à l’Epoque , estimé que cette Méthode d’Enseignement du « Langage » était Rétrograde et Archaïque , et qu’elle devait Evoluer et se Moderniser .  

Après ma sortie de « l’Ecole Normale » de Aïn Sebaa à Casablanca le 3 Janvier 1953 ,

et l’obtention de mon Certificat d’Aptitude Pédagogique ( CAP ) ,j’avais estimé , de retour à Tétouan ,que désormais il était dans mes « Attributions » d’Apporter une Variante Positive

à l’Enseignement du « Langage » dans nos Écoles Publiques .

En fait l’occasion allait m’être offerte ,

pour qu’Officiellement , et devant Monsieur Armand en personne ,

en Tournée d’Inspection à notre École , et dans ma Classe de CE 2 ,

il m’avait été demandé de Présenter  « Ma Leçon de Langage » .

L’Inspecteur de l’Instruction Primaire était assis au fond de la Classe ,

face au tableau noir et au bureau du Maître :  Il prenait des Notes . Les Élèves étaient tous silencieux .

« Ma Leçon de Langage » je l’avais préparée la veille                                                          

Une Feuille de Papier Consonne Blanche , Grand Format , sur laquelle j’avais Dessiné moi-même 

au« Fusain » Noir , une scène de la Vie Marocaine de tous les Jours .

Pour la Visite de Monsieur Armand , j’avais choisi le « Four Publique » , le « Farrane » ,

où toutes les familles du voisinage faisaient cuire « Leur Pain » ,   

Un Pain pétri à la maison , façonné à la maison et poinçonné par chaque Famille pour être reconnu .

Au centre de notre « Tableau » du jour  il y avait le « Fournil » ,

puis il y avait le « Patron du Four » , que l’on appelait « El Maalam del Farrane » ,

et puis il y avait ce petit personnage , essentiel et indissociable à la vie  du Four , le « Mitron » ,

un tout jeune gamin  que l’on appelait « Terrah »

et qui Transportait le Pain cuit , vers les maisons des clients du quartier .  

Ma « Leçon de Langage » :

Avait pour objet de faire Parler les Elèves en leur posant Moi-même des Questions Ciblées , 

exprimées dans un Vocabulaire à leur portée , et qui me permettrait de« Soustraire » de chacun des  Élèves

une « Réponse » , libellée dans un Français Clair  , le plus Correct  possible ,

et décrivant au mieux le thème de notre « Tableau » du Jour :

Cette « Leçon de Langage » , à la BOUZIANE , avait « Deux » Objectifs :

Primo , La « CONVERSATION » en Langue Française .

Seconde , l’Apprentissage de la « RÉDACTION »Française :  

Chaque Réponse d’Elève , jugée Satisfaisante , était Inscrite au Tableau Noir ,et devenait un « PARAGRAPHE » de notre Rédaction .

Monsieur Armand assista à Chacune de mes Leçons en Classe de CE-2 .

A la fin de la journée il me Salua , avec pour Unique Commentaire :

«Au revoir Bouziane , CONTINUEZ ! »  

Tout au long de l’ Année , Monsieur Armand était revenu en Inspection à l’Ecole « Franco-Musulmane » de Tétouan ,

mais il n’avait plus jamais estimé nécessaire d’Inspecter la Classe du CE-2 .

Monsieur Dufour , le Directeur , me dira un jour :

«Il sait ce que vous faites Et de plus je suis là pour en Parler » . .

Les Jours passaient , les Mois passaient , et notre Ecole gagnait en « Renommée » et en «Considération » .

  Avec la permission de notre maitre  Abdeslam Bouziane

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La vie a chrichar

La vie à Chrichar   

Extrait du livre :  Danser sur une jambe. Une seule.                            

                                                               Abdelmalek Cherkaoui

L´école Franco musulmane était un bâtiment tout ce qu´il y a de plus difforme. A deux pas de Sidi Saidi, le saint de la ville de Tétouan. Elle se détachait fortement, dans une ruelle plutôt classique et calme, par sa haute muraille en briques rouge délavé, le bruit de sa cloche sans aucune harmonie et les cris permanents des enfants qui semblaient toujours en récréation.  Á l´intérieur se trouvaient trois cours, dont deux cimentées et une en terre battue. A l´une des extrémités se trouvait la maison du gardien, Ayachi, l´homme le plus important, celui qui secondait le directeur, M. Dufour, et qui, paradoxalement, dépassait en importance maîtres et surveillants.  

Au milieu de la cour centrale trônait le bureau du directeur. Pour y accéder, on devait monter des  escaliers peints à la chaux, attendre sur le palier avant d´entrer dans le bureau du secrétariat. On peut imaginer l´angoisse d´un élève qui était convoqué chez le directeur  et qui devait souvent attendre quelques minutes , en plein soleil, à la vue des élèves qui jouaient dans la cour.

Très souvent, le directeur inspectait la marche de l´école, debout sur ce palier, son chapeau blanc à la main. On devait souvent passer en dessous pour aller aux toilettes de la cour centrale où ne pouvaient accéder que deux élèves à la fois. Il arrivait que M. Dufour interpelle un élève à la sortie pour renifler ses mains et sa bouche et s´assurer  qu´elles ne portaient aucune odeur de cigarette.

Les salles de classe étaient dispersées tout autour des trois cours. Il y avait les classes des grands et les classes des petits. On ná jamais su quel était le vrai critère de séparation entre les grands et les petits.   Livre014 2

Généralement, les classes n´étaient pas chauffées, même pendant l´hiver glacial de Tétouan. Alors, les élèves s´entassaient dans une moitié de la classe et le maître se plaçait le plus possible des élèves pour profiter de la chaleur qu´ils dégageaient. Beaucoup d´élèves portaient des djellabas de grosse laine , trempées par la rosée du matin. Il émanait des classes une odeur d´étable, une chaleur moite et un air de somnolence.

Quelques classes étaient carrelées avec des fenêtres très hautes.  Une d´entre elles était très prisée par les élèves. On pouvait en effet, à un moment où le maître avait le dos tourné, sauter directement par la fenêtre et se retrouver dans la rue.  

L´école de Bab Saida, c´est ainsi qu´on appelait cette école à Tétouan, ne se comparait en rien aux autres écoles de la ville. Elle avait ses propres coutumes, son rythme particulier, son organisation qui la rendait unique dans la région espagnole. 

En premier lieu, c´était la seule école où on pratiquait comme sport le base-ball américain. Je n´ai jamais compris l´origine de cette extravagance. On disait qu´un de nos instituteurs imposa ce sport après un voyage touristique en Amérique. Cela faisait si drôle de pratiquer du base-ball dans une ville aussi traditionnelle et conservatrice que Tétouan. Et, de ce fait, on prenait d´énormes libertés avec les règles de ce sport et on le pratiquait parfois de bien curieuse manière.

Avec l´affaire du livre d´histoire, l ambiance pesante, les clivages se firent plus visibles et les antagonismes politiques devinrent plus criards. Les petits déjeuners en classe, particulièrement avec notre maître, Fquih Sellam, prirent tout à coup la tournure de réunions politiques. De temps en temps, le maître d´arabe, Fquih Lyetefti, s´associait à nos discussions pour nous expliquer le sens politique de telle ou telle nouvelle provenant de la zone sud du pays où le parti de l´indépendance était déjà en ébullition.

Fquih Lyetefti était un rifain haut en couleur, extraordinaire dans ses comportements et dans ses cours d´arabe. Il était considéré comme un arabisant hors pair. Il était aussi un musulman en profondeur. Il était le premier à Tétouan à avoir une voiture de marque Vauxhall, avec laquelle il causa quelques accidents dont il sortit toujours indemne. Il fit plus tard une fulgurante carrière politique qui le mènera à un des parlements << sur mesure>> qu´a connu le pays.

 

Date de dernière mise à jour : 16/02/2024